les voeux de l'année 2004

2004 est une année électorale et les élus ne doivent pas influencer la pensée de leurs concitoyens de quelque manière que ce soit,  en dehors de la campagne électorale. Aussi, ne devrai-je ni parler des réalisations des trois dernières années, ni mettre en avant les projets à venir pour l’année en cours.

 

         Une fois n’est pas coutume, et je vous propose donc de ne pas aborder ces thèmes, mais de vous faire partager ma vision du Luçon de demain et les moyens que j’imagine pour que nous le construisions ensemble.

 

         Une vision d’avenir ne peut être réaliste sans étudier l’évolution récente de notre Histoire. Depuis une quinzaine d’année la Vendée et Luçon en particulier ont connus d’importants changements dont le principal moteur réside dans une vaste politique de désenclavement routier.

 

Dès lors, l’accessibilité à nos contrées étant plus facile, nous avons connu un fort développement  de l’activité touristique dont les retombées économiques sont venues rivaliser avec les traditionnelles activités agricoles et piscicoles. Mais le tourisme a ses contraintes, il a aussi ses nombreux concurrents et la survie de ce nouveau débouché a conduit les Vendéens à créer de nouvelles activités. C’est l’une des causes du fort développement culturel dans nos cantons.

 

         Ce premier pas franchit, l’essor de la Vendée a suivi naturellement. Ce fut d’abord l’explosion démographique et avec  elle l’évolution du marché immobilier, le développement du commerce et de tous les secteurs économiques. Mais ce fut aussi pour les responsables des collectivités l’émergence de nouvelles préoccupations comme l’environnement  ou encore la réponse à des besoins de services notamment à des besoins de  services publics.

 

         Au delà, c’est une véritable révolution culturelle qu’ont dû faire les Vendéens. Que ce soit dans le bocage, les marais ou la plaine, Ils n’avaient jamais eu à faire à une vague migratoire comme celle-ci. Leur mode de vie venait d’être bousculé par l’arrivée de nouveaux habitants.

C’est ainsi que Luçon a vu entre 1990 et 1999 près d’un tiers de sa population changer. C’est dans ce contexte qu’il nous faut aujourd’hui poser les véritables questions pour agir avec efficacité à la construction du Luçon de 2015.

 

 Il s’agit pour nous, Luçonnais et Vendéens, d’aller plus loin que notre traditionnelle qualité d’hospitalité pour savoir intégrer des nouveaux Luçonnais et leur transmettre les valeurs de notre terroir.

 

Luçon a ceci de particulier : un territoire communal de faible surface presque entièrement occupé. L’évolution de notre population sera donc limitée physiquement et seuls

 

 

quelques terrains à l’Ouest, entre l’actuelle route des Sables et la future rocade sont capables d’offrir une véritable extension urbaine.

 

Parallèlement, l’attraction commerciale de notre ville est forte et notre zone de chalandise est large, quatre fois plus importante que notre population intra muros. C’est là l’un des points forts de notre développement.

 

Aussi est-il crucial de se mettre à l’abri de la vive concurrence des métropoles voisines. Les projets des  « Flaneries » Sud de la Roche sur Yon, l’extension de la zone de La Rochelle, sont autant de dangers pour notre avenir. La solution est de répondre, tout de suite, à la demande actuelle et future des consommateurs. Il nous faut attirer sur Luçon les grandes enseignes qui drainent la population sans, pour autant, déséquilibrer le centre ville.

 

Vous l’avez compris Luçon rayonne largement autour d’elle, nécessitant à court terme une entente avec les communes voisines. Naturellement, le développement commercial a tendance à se faire sur Luçon créant chez nos voisins un sentiment d’injustice. Il nous faut reconnaître un apport en richesse de la part des habitants de ces communes. Il ne faut cependant pas que cette forme de retour immobilise la capacité d’action de la Ville.  Car l’activité économique crée d’autres besoins qu’ils soient associatifs, culturels, administratifs, ou de services publics, ceux-ci sont aujourd’hui entièrement supportés par les Luçonnais.

 

Je comprends nos amis des communes voisines, pourquoi paieraient-ils pour des activités qui ne leur coûtent rien. Mais demain, si Luçon venait à ne plus pouvoir supporter ces services, en quelques années le territoire verrait une forte fuite des populations que ce soit de Luçon ou des autres collectivités.

 

Il s’agit donc de respecter un équilibre où chacun trouve son compte : qu’aucune collectivité ne tire parti plus qu’une autre des biens communs, que chacun en tire les richesses qui lui sont dues, il faut que chacun respecte l’autre et la situation évoluera favorablement.

 

Mais là encore notre Histoire s’exprime, une longue tradition d’individualisme, voire de rivalité entre les populations reste comme une ombre qui plane sur nous. Là encore les nouveaux venus sont une richesse, eux qui ont vécu dans des collectivités qui ont fait le choix du partage; ceux là peuvent nous aider à abattre les derniers remparts de notre scepticisme. C’est avec le temps, avec la volonté, avec la raison que nous aboutirons à cette nécessité qui a avorté depuis maintenant une douzaine d’année. 

 

Parmi les nouveaux arrivants, je voudrais citer les 600 jeunes de moins de 25 ans qui, chaque année, vivent à Luçon pour leurs activités scolaires, notamment dans l’enseignement supérieur, ou pour le début de leur vie professionnelle. Pour eux, le défi de l’intégration est crucial . Ce sont ces Luçonnais de demain qui doivent avoir toute notre attention. C’est là le premier échelon du véritable lien social indispensable à l’essor d’un Pays.  

 

 

 

C’est en écoutant le monde qui évolue que nous aurons une véritable vision d’avenir. Et qui mieux que les jeunes sont capable de nous faire passer le message, car se sont les dirigeants et les consommateurs de demain.

 

N’opposons pas l’expérience à la fougue de la jeunesse, n’opposons pas les nouvelles habitudes de vie à la tradition inamovible. Au contraire échangeons, évoluons, brisons ainsi les risques de fracture sociale, celles qui pourrait exister entre les jeunes et les moins jeunes, entre les riches et les moins riches, entre les familles et les personnes isolées.

 

Mais l’échange ne doit pas se limiter aux seuls jeunes, de nombreux nouveaux Luçonnais viennent ici au hasard d’opportunités ou pour  prendre une retraite méritée. Forts d’expériences différentes, d’autres coutumes, il nous faut les accueillir et enrichir notre mode de vie avec ce qu’il nous apportent de témoignage et d’idées ; il nous faut les accueillir dans une tradition qui est la notre, mais qui doit évoluer pour nous permettre de mieux nous intégrer dans un monde qui bouge et qui offre à nos populations des espaces comme la Région, la Nation, l’Europe  qui semblaient si lointaines à nos parents.

 

J’ai la conviction que la concertation et la participation sont les piliers de la méthode politique des temps modernes. La comparaison de nos analyses et de nos propositions nous enrichissent et nous permettent de mieux définir le chemin à suivre.

 

Dans l’esprit de ce qui a été fait avec les quartiers, je souhaite que nous puissions de nouveau mettre en œuvre cette méthode, pour mieux définir ce que nous voulons pour notre ville en 2015 dans un esprit ouvert de prospective. Je souhaite ouvrir cette année ce grand chantier, ce grand débat en partenariat avec les observatoires économiques et sociaux, départementaux et régionaux.

 

 

 

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